Reporters sans frontières dénonce les accusations portées à l’encontre du webjournaliste Hanevy Ould Dehah, responsable du site électronique Taqadoumy.
Reporters sans frontières dénonce les accusations d’“atteinte aux bonnes mœurs”, de “calomnie”, d’“incitation aux crimes et délits” et de “publication de procès verbaux judiciaires encore sous le sceau de l’interdiction” portées, le 24 juin 2009, à l’encontre du webjournaliste Hanevy Ould Dehah, responsable du site électronique Taqadoumy. Ce dernier a été transféré à la maison d’arrêt de Dar Naim le même jour.
“Nous demandons aux autorités de fournir des explications et des preuves pour justifier de telles charges à l’encontre de Hanevy Ould Dehah alors que celui-ci n’a pas encore été jugé. Les chefs d’accusation qui pèsent sur lui sont totalement disproportionnés par rapport à la nature de l’article incriminé. Nous considérons qu’il s’agit d’un abus de procédure judiciaire pour réduire le site Taqadoumy au silence”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le procès devrait se tenir d’ici à un mois. Hanevy Ould Dehah risque jusqu’à cinq ans de prison.
Hanevy Ould Dehah a été arrêté le 18 juin 2009, sur ordre du parquet de Nouakchott, suite à une plainte déposée le 22 mai par le candidat à l’élection présidentielle Ibrahima Moctar Sarr, du parti d’opposition AJD/MR (l’Alliance pour la justice et la démocratie/Mouvement pour la rénovation). Ce dernier reproche à Taqadoumy la publication, le 22 avril 2009, d’un article intitulé “La fortune soudaine de Ibrahima Sarr”, faisant état de “l’achat par Monsieur Sarr d’une villa à 30 millions d’ouguiyas sur la route de Nouadhibou, dans le secteur dit ‘les terrains de l’université’, l’un des quartiers les plus huppés de la capitale”. Le candidat Sarr et ses proches avaient jugé cet article “diffamatoire et sans fondement”.