Si l’attaque iranienne était confirmée, la confrontation entre Israël et Téhéran serait désormais directe. Une escalade militaire inédite qui inquiète la communauté internationale. Alors que le Proche-Orient est sous vive tension depuis l’annonce mardi soir par Donald Trump du retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien, de nombreux dirigeants ont exprimé leur inquiétude et ont appelé à la retenue. " L’escalade des dernières heures nous montre qu’il en va vraisemblablement de la guerre ou de la paix" dans la région a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel. Emmanuel Macron a appelé à la "désescalade" et le ministre français des Affaires étrangères a estimé que la situation devenait "très dangereuse" en raison d'un télescopage entre "les enjeux syrien et iranien". "Il faut faire en sorte que le sang-froid revienne et éviter que les va-t-en-guerre divers ne puissent se servir de l'occasion", a précisé Jean-Yves Le Drian.
De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a affirmé que l'Iran venait de franchir une "ligne rouge". "Nous sommes engagés dans une bataille prolongée. Notre but est clair : nous ne laisserons pas l'Iran s'établir militairement en Syrie" a-t-il poursuit. Washington a pour sa part insisté "le droit d'Israël à agir pour se défendre". Quant au régime de Damas, il a estimé que les frappes israéliennes sur son territoire constituaient "une nouvelle phase" dans la guerre en Syrie.
La confrontation armée entre l’Iran et Israël sur le théâtre syrien marque-t-elle le début d’une guerre régionale ? Est-ce l’une des répliques du séisme provoqué par l’annonce de la sortie des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien ? Faut-il craindre un embrasement ? Quelles conséquences pour l'Europe ?
Invités :
- Pierre SERVENT, spécialiste des questions de défense et auteur de 50 nuances de guerre
- Bernard GUETTA, journaliste, spécialiste de géopolitique internationale
- Jean-Dominique MERCHET, éditorialiste à L’Opinion, spécialiste des questions Défense et Diplomatie
- Mahnaz SHIRALI, politologue, enseignante à Science-Po et spécialiste de l’Iran