Vivendi a annoncé vendredi avoir reçu 1,254 milliard d'euros de Deutsche Telekom, mettant fin à un conflit de onze ans entre les deux groupes sur la possession de l'opérateur mobile polonais PTC.
Les deux parties avaient déclaré à la mi-décembre s'être mis d'accord, ainsi qu'avec leur partenaire polonais Zygmunt Solorz-Zak, pour que le groupe allemand verse 1,25 milliard d'euros au français pour qu'il renonce à PTC.
En retour, Deutsche Telekom se voit reconnaître la propriété de 100% de l'opérateur mobile polonais.
"Nous étions en risque de perdre la totalité d'un investissement très important (...). Nous nous sommes défendus et aujourd'hui nous mettons un point final à cette affaire", a déclaré à Reuters Jean-Bernard Lévy, président du directoire de Vivendi.
Il a précisé que le montant encaissé pour régler ce différend équivalait à un euro par action Vivendi pour le groupe, qui a déjà mis à zéro la valeur des titres PTC dans ses comptes de 2006.
Des analystes avaient estimé que l'accord se traduirait, dans la valorisation boursière de Vivendi, par une augmentation de 0,80 euro à un euro par action.
Vivendi, le numéro un européen des médias et du divertissement en termes de capitalisation boursière, ne sera donc plus présent en Pologne, mais il pourra mettre à profit cette rentrée de fonds pour financer des projets d'acquisition, notamment le rachat des minoritaires de SFR dont il contrôle aujourd'hui 56%.
Vivendi souhaite racheter au britannique Vodafone les 44% qu'il détient dans le deuxième opérateur mobile français, ce qui lui permettrait de s'assurer le contrôle total d'une filiale fortement génératrice de trésorerie.
Il pourrait également mettre à profit ces fonds pour racheter à Lagardère sa participation minoritaire dans Canal+ France. Ce dernier prévoit pour l'instant de céder ses parts par le biais d'une introduction en Bourse prévue au printemps prochain, faute d'avoir trouvé un accord avec Vivendi sur la cession de ses 20%.
Le groupe attend toutefois d'encaisser les fonds de la vente de sa participation dans NBCU, qui devrait intervenir dans les prochaines semaines, avant d'ouvrir des négociations, a déclaré vendredi Jean-Bernard Lévy dans un entretien à Reuters.