La cyberattaque qui a paralysé le site de microblogs Twitter, et perturbé Facebook et Livejournal jeudi visait en fait à réduire au silence un blogger pro-géorgien, a annoncé vendredi la société F-Secure, spécialisée dans la sécurité sur internet. Jeudi, le service de Twitter avait été rendu inaccessible à ses millions d'utilisateurs pendant plus de deux heures. Selon Mikko Hyponnen, chercheur chez F-Secure, les attaques de "déni de service", qui consistent à paralyser un site en saturant les connexions à partir d'ordinateurs infectés de programmes malveillants, visaient un blogger baptisé "Cyxymu" qui dévoilait ouvertement ses sympathies pour la Géorgie. "A notre avis, il y a de très fortes chances pour que les cybercriminels qui sont derrière cette attaque soient des nationalistes russes qui voulaient réduire au silence un adversaire trop visible", a avancé M. Hyponnen. Biz Stone, le co-fondateur de Twitter a reconnu la connotation "géopolitique des attaques subies" par son site, dans un courriel à l'AFP. Mais il estime "inapproprié de spéculer sur les motivations (du ou des auteurs). L'échange ouvert d'informations peut avoir un impact global positif. Notre tâche est de nous assurer que Twitter offre au mieux ses services". Il a annoncé que sa société travaillait étroitement avec les autres firmes "touchées par ce qui semble être une attaque massive mais isolée", pour tenter de résoudre les problèmes causés par cette attaque. Mikko Hyponnen affirme de son côté sur le site de son entreprise que "lancer une attaque de +déni de service+ contre un site tel que Facebook, c'est comme bombarder une chaîne de télévision parce qu'un seul des présentateurs ne vous plaît pas". "Les dommages collatéraux sont énormes", ajoute-t-il, tout en précisant que les sites de "Cyxymu" hébergés sur Facebook et Livejournal étaient toujours inaccessibles vendredi. Pourtant, l'attaque semble s'être retournée contre ses auteurs: le nombre d'internautes ayant tenté de se connecter au fil Twitter de "Cyxymu" a doublé, pour atteindre les 642, juste après l'attaque